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Un jour où je traînais, l’oeil vague, devant la riche bibliothèque de mon père, celui-ci en prit un livre qu’il me tendit simplement en me disant : « tiens, lis-ça, ça pourrait te plaire ». C’était La Couleur tombée du Ciel de Lovecraft, dans la collection Présence du Futur, aux éditions Denoël. Le choc que j’éprouvai à la lecture des quatre nouvelles de ce recueil, dont la terrifiante (et à jamais ma préférée) Le Cauchemar d’Innsmouth, est encore gravé dans ma mémoire. Cette découverte fit monter de plusieurs niveaux le respect que j’avais pour mon père et marqua le démarrage d’une passion qui ne fit qu’augmenter avec les années.
L’indispensable Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) est né à Providence, Rhode Island. Il commence à écrire des nouvelles dans les années 1910, publiant principalement dans des magazines pulp comme Weird Tales.
Ses œuvres les plus célèbres, comme L’Appel de Cthulhu (1928), Les Montagnes hallucinées (1931) et Le Cauchemar d’Innsmouth (1936), introduisent le concept d’horreur cosmique : l’idée que l’humanité est insignifiante face à des entités anciennes, indifférentes et inconcevables, comme Cthulhu ou Nyarlathotep. Son univers, le plus souvent résumé (à tors) au « Mythe de Cthulhu », repose sur des thèmes d’angoisse existentielle, d’inconnu terrifiant et de savoir interdit.
L’influence de Lovecraft sur le monde de la culture fantastique (littérature, cinéma, jeux vidéos…) est incommensurable et il était inévitable pour moi de plonger dans son oeuvre dès l’instant où je finissais Le Cauchemar d’Innsmouth, chef d’oeuvre de suspense et de terreur indicible.
Quand je remonte dans les souvenirs de mon enfance, à ceux qui flottent encore à la surface d’un bazar hétéroclite et fantastique, il me revient quelques jalons qui m’ont profondément marqué et certainement influencé. Je crois que tout a commencé avec Sherlock Holmes et un petit bout de papier déchiré portant l’inscription « si vous tenez à votre vie et à votre raison, éloignez-vous de la lande ».
Comme nous étions trois enfants d’une famille « sérieuse », nous n’avions pas la télé et mon père nous faisait la lecture le soir. Le premier monstre à avoir eu l’honneur d’intégrer mon bestiaire fut donc Le Chien des Baskerville (que je retrouverai plus tard dans la sublime adaptation de Terence Fisher, avec Christopher Lee et Peter Cushing dans les rôles principaux, mais nous en reparlerons). Cette créature aux yeux flamboyants, hantant la lande et agressant les malheureux qui s’y égaraient, me terrifia plusieurs soirs de suite jusqu’à ce que la raison triomphe (dans l’histoire). Mais je ne retenais du récit de Conan Doyle que cette brutale intrusion du fantastique, de l’irrationnel et du danger. Mon premier monstre !